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Quand je m'endors avec vous, je n'ai plus qu'un seul cauchemar, que tout ceci soit un rêve.

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billy-483

Blog secret

Description :

Salut !

Ici vous trouverez mes écrits uniquement centrés sur le groupe Tokio Hotel.
Connus ou anonymes, célibataire ou en couple, amis ou ennemis, j'espère que mes OS, TS, mini-fictions et fictions vous plairont.

N'hésitez pas à laisser votre avis.
:)



CONCOURS

14.06.2013
Lauzun d'or
Cat. : Nouvelles/Lycéens

06.06.2014
Lauzun d'argent
Cat. : Nouvelles/Lycéens

06.06.2015
1ère place
Concours OS de FictionnellementxTH

12.06.2015
Lauzun d'argent
Cat. : Nouvelles/Adultes

11.08.2015
1ère place
Concours OS de FictionnellementxTH

08.05.2016
2ème place
Concours OS de FictionnellementxTH

12.07.2016
2ème place
Concours Hétéro de la WCTH

25.10.2016
1ère place
Concours Hétéro de la WCTH

01.12.2016
1ère place
Concours OS de FictionnellementxTH


CONCERTS

05.04.2007 : Renaud
22.10.2007 : Tokio Hotel
02.04.2010 : Tokio Hotel
25.04.2012 : Simple Plan
16.12.2014 : KYO
19.11.2016 : Renaud
22.03.2017 : Tokio Hotel
12.10.2017 : Gauvain Sers
09.11.2017 : Massilia Sound System
03.02.2018 : Neko Light Orchestra
10.03.2018 : Indochine





"Chacun d'entre nous est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu'il est un idiot."
Albert Einstein


"L'angoisse de mort est un contre-sens. Pour qu'il y ait angoisse, il faut qu'il y ait conscience. Or à partir du moment où on a conscience, on n'est pas mort donc il n'y a pas lieu de s'angoisser. A contrario, dès lors qu'on est mort, on n'a pas de conscience donc on n'a pas lieu de s'angoisser."
François Rollin


"Ne prenez pas trop la vie au sérieux. De toute façon, vous n'en sortirez pas vivant."
Bernard Le Bovier de Fontenelle

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*

          Il tourne et se retourne dans ses grands draps blancs trempés de sueur. Il cauchemarde, encore une fois. Il suffit d'attendre quelques instants avant qu'il ne se réveille d'un coup. Il cligne plusieurs fois des yeux et regarde autour de lui en essuyant son front couvert de gouttelettes. Il finit par reprendre une respiration normale puis il allume sa lampe de chevet. Ses yeux font le tour de la pièce.
          Il voit les murs, trop blancs à son goût, et la fenêtre juste en face de lui. Les volets sont fermés, il n'y a qu'un fin rayon de lumière qui rentre dans la chambre. Il scrute l'endroit à la recherche de quelque chose. Son portable.
          Il se lève de son lit rapidement et attrape son bien d'une main frêle. Il appuie sur une des touches, la lumière blanche de l'écran attaque ses prunelles. Il ferme immédiatement ses paupières puis les rouvre pour enfin s'habituer à l'éclairage et lire l'heure. 08h32. Il pose son téléphone sur son bureau et se dirige vers son lit où il s'étale lamentablement. Là, il laisse son esprit se réveiller tranquillement. Seulement plus les minutes passent, plus ses pensées s'embrument. Voilà deux mois qu'il fait le même rêve, chaque nuit, et cela le fatigue terriblement.
          Une dizaine de minutes s'écoule avant qu'il ne se relève et qu'il aille dans sa salle de bain. Une fois son sous-vêtement au sol, il se glisse sous l'eau chaude de la douche qui coule depuis quelques secondes déjà. Ses muscles sont crispés chaque matin à cause de son mauvais rêve, la chaleur et la pression de l'eau sur sa peau le détendent. La buée emplit petit à petit la pièce et recouvre les deux grands miroirs qui font face aux deux vasques blanches. Il ne sait jamais combien de temps il reste comme ça, la tête baissée, sous le jet d'eau. Il ne s'inquiète pas de la facture, il sait très bien que ses parents ont les moyens. Plus d'un quart d'heure passe et enfin il décide de couper l'eau pour sortir de la cabine après s'être savonné. Il attrape rapidement une des serviettes qui repose sur le chauffe serviettes brûlant et s'enroule le corps avec. La chaleur lui fait un bien fou, tellement, qu'il soupire de bien-être.
          Après plusieurs minutes de passées dans la salle d'eau, il sort et retourne dans sa chambre. Il se dirige lentement vers son dressing et l'ouvre nonchalamment. Il parcourt les étagères et les tringles recouvertes de vêtements à la recherche de sa tenue du jour. Il suffit d'un instant pour qu'il trouve de quoi se mettre. Une fois habillé, il ouvre ses volets et laisse la lumière du jour pénétrer dans la pièce puis il laisse ses vitres ouvertes pour renouveler l'air de la chambre. Il attrape son téléphone et le glisse dans la poche gauche de son jean avant de sortir de la salle et d'aller dans la cuisine pour remplir son estomac qui se fait déjà entendre.
          Dans les escaliers en bois sombre, il manque de tomber. Un grognement sort de ses lèvres. Il se retient de taper contre la barrière puis il descend les dernières marches. Il avance dans la cuisine et aperçoit sa s½ur assise sur un des tabourets du bar. Il s'approche d'elle, lui embrasse tendrement la joue droite avant de la contourner et de se servir dans le réfrigérateur. Il attrape l'un des pots de confiture qui se trouve sur la troisième étagère puis il prend les biscottes qui sont dans un des placards en hauteur et s'installe enfin aux côtés de sa petite s½ur pour manger.
          Sa cadette le regarde un moment avant de se reconcentrer sur son thé vert qui infuse dans sa tasse bleue et blanche. Elle aussi est dans le brouillard ce matin. Elle ne fait pas de cauchemar comme son frère mais son sommeil est très agité. Il est rare qu'elle fasse une nuit complète. Tous les deux savent très bien d'où leur vient ce problème, c'est à cause de leur famille qu'ils sont dans cet état. Seulement, ils ne peuvent pas faire grand-chose pour régler cela. Leur père est toujours à l'autre bout du monde et leur mère travaille malheureusement avec lui, sauf maintenant car elle s'est offerte des vacances. Leurs relations avec leurs parents sont plutôt compliquées. De toute façon, tout a toujours était compliqué pour eux. Dès leur plus jeune âge.
          Combien de fois se sont-ils retrouvés seuls dans la cour de récréation ? Combien de fois ont-ils eu leurs professeurs contre eux ? Combien d'insultes se sont mises en travers de leur chemin ? Et tout ça à cause de leurs parents. Si seulement ils avaient pu cacher leurs identités en changeant de nom mais malheureusement leurs parents n'avaient pas pris ce soin à leur naissance et depuis quelques années, cela leur retombait dessus.
          Une fois leur petit déjeuner engloutit, ils partent tous les deux au sous-sol de leur maison. Un pauvre couloir gris et étroit s'allonge devant eux. Plus loin, une grande porte blanche en bois. Tous les deux avancent dans cette petite pièce puis ouvrent la porte grâce à la clé qu'ils ont volés quelques jours plus tôt pour rentrer dans un studio.
          Les murs de la pièce sont jaunes, le sol est un parquet très clair et le plafonnier diffuse une lumière blanche. Une immense table de mixage fait face aux deux jeunes tandis qu'un sofa marron pouvant contenir trois personnes les accueille. Un lourd silence prend place dans la pièce mais il est finalement rompu par la jeune femme.
 
          « Tu veux qu'on revoie quel morceau ?
          - Je ne sais pas. Il faudrait bosser sur tout en fait. Ça fait un petit moment qu'on n'a pas joué.
          - Hum, c'est vrai. Tu crois que Alex et Franz pourront venir cet après-midi ?
          - Sûrement. Ils n'ont rien d'autre à faire d'après ce que je sais. Je vais les appeler pour être sûr. De toute façon il y a Nadja, c'est certain.
          - OK. Comment ils viennent ici ?
          - En voiture je crois.
          - Je vais me défouler un peu sur Just The Way I Am
          - OK. Je vais bosser moi aussi. »
 
          La jeune femme se lève du sofa et se rend dans la pièce d'à coté. C'est une grande salle blanche dont les murs sont recouverts de guitare. Elle se dirige vers le fond de la salle pour y décrocher une guitare électrique. Le manche est blanc immaculé tandis que le corps est d'un bleu océan magnifique coupé de temps en temps par une ligne blanche. Quelques étoiles argentées sont disposées sur cette peinture. C'est vraiment un bel instrument, offert par son oncle quelques années auparavant. Elle le prend délicatement dans ses doigts fins et se rend dans le studio qui est de l'autre côté de la salle de mixage. Elle branche son instrument sur un des énormes amplis qui se trouvent dans la pièce boisée puis ôte le médiator qui pend sur sa chaîne argentée. C'est son pendentif quand elle ne joue pas. Elle frôle les cordes de sa guitare puis elle commence à jouer franchement une fois ses repères pris.
          Le jeune homme allume l'un des ordinateurs qui se trouvent sur le bureau démesuré de la salle de mixage. Pendant que tout démarre, il téléphone à son ami Franz pour confirmer leur rendez-vous de l'après-midi. Une fois fait, il modifie certains paramètres d'un logiciel de son puis il ouvre un fichier, une de ses chansons qui se trouvent sur un disque dur externe. Ses parents ne doivent pas être au courant de ses compositions. Il met un casque sur ses oreilles et commence à travailler sur le morceau. Il a vu son père et son oncle faire ces manipulations des dizaines de fois, ce logiciel n'a plus aucun secret pour lui.
          Plusieurs minutes s'écoulent avant que la jeune femme revienne dans la salle où se trouve son grand frère. Tous les deux remontent dans leur maison, s'installent sur l'un des canapés et allument le home cinéma qui se trouve dans le salon. Ils regardent une émission sans intérêt mais de toute façon ils sont seuls alors ils peuvent faire ce qu'ils veulent. L'heure du repas approche et c'est la cadette qui se lève de son assisse pour commencer à faire à manger. Comme à leur habitude, ils mangent sur la table basse du salon en regardant un film. Tout est si monotone dans leur maison. Ils ont l'impression de revivre à chaque fois les mêmes journées. C'est terriblement lassant pour des jeunes qui ont soifs de liberté. Ils ont la sensation d'être prisonniers dans une cage dorée et malheureusement, ce sont leurs parents qui l'ont forgés et qui ont mis un cadenas à la porte. Et ce sont eux aussi qui ont la clé mais ça, ils ne le savent pas.
          C'est aux alentours de treize heures trente qu'une sonnerie retentit dans la maison. L'aîné s'avance vers la grande porte en bois et l'ouvre sur une jeune femme. Elle est un peu petite, élancée, avec de jolis yeux verts et des cheveux noirs comme l'ébène.
 
          « Salut Jan, dit-elle en souriant.
          - Salut Nadja, répond le jeune homme en lui faisant une bise.
          - Tu vas bien ?
          - Oui, oui, ça va. Et toi ?
          - Oui, génial.
          - Rentre, vas-y. »
 
          La prénommée Nadja ne se fait pas prier. Elle pénètre dans la bâtisse et se dévêtit de sa légère veste qu'elle pose sur le portemanteau de l'entrée. Jan l'invite alors à s'asseoir dans le salon tandis qu'il prévient sa s½ur qui est retournée dans sa chambre. La jeune femme descend les escaliers et salue son amie en souriant.
 
          « Salut Nadja. Tu vas bien ?
          - Super et toi ?
          - Bien, bien. Tu as ramené ta basse ?
          - Évidemment ! Tu ne crois quand même pas que je vais l'oublier alors qu'on répète.
          - On ne sait jamais, si tu fais comme la dernière fois.
          - C'est ça, rigole, on verra quand tu seras aussi prise que moi.
          - C'est bon, je plaisante.
          - Mais je le sais.
          - Lena ?! Fait une voix masculine depuis l'escalier qui mène au sous-sol.
          - Quoi ?! Demande la plus jeune.
          - Vous venez ?!
          - Oui !
          - On ne peut même plus discuter avec ton frère, plaisante Nadja.
          - Oui, c'est triste, rigole Lena.
          - Bon, on y va parce que sinon il va criser. »
 
          Les deux jeunes femmes se rendent dans le studio et retrouve l'adolescent posé devant un ordinateur. Les filles se rendent dans la salle de répétition et pendant que Nadja déballe sa basse, Lena accorde sa guitare. Jan les rejoint rapidement dans la grande salle et teste le micro principal qui est dédié à sa s½ur avant de vérifier l'état de fonctionnement des trois autres. Un pour le guitariste, lui, un pour la bassiste et le dernier pour le claviériste. Il remonte ensuite l'escalier et attend ses amis Alex et Franz.
          Au bout d'une demi douzaine de minutes, une sonnerie se fait entendre dans la maison. Jan ouvre la porte et découvre deux visages familiers. Il s'approche d'eux et leur serre chaleureusement la main avant de les inviter à rentrer.
 
          « Comment tu vas Jan ?
          - Ça va, un peu fatigué mais c'est bon.
          - Toujours ce cauchemar ?
          - Hum, approuve le jeune homme.
          - Oh Jan, lance un des gars, j'espère que ton clavier fonctionne parce que je n'ai pas pu amener le mien.
          - Pourquoi ?
          - Il est cassé. Il faut que je l'emmène à réparer.
          - Merde.
          - Si t'avais pas tapé dessus comme un taré, il marcherait encore, précise Franz.
          - Toi, quand j'aurais besoin de tes commentaires, je te demanderai.
          - Bon aller, vous disputez pas maintenant. Les filles sont en bas, elles nous attendent.
          - OK, on les rejoint. »
 
          Tout le monde descend les marches de l'escalier en bois pour se rendre dans le studio. Chacun se salue, se place correctement, règle son instrument et teste le son. C'est Jan qui dirige cette opération. Son père l'a fait une fois, le jeune homme l'a espionné, et depuis c'est lui qui gère ça. Une fois que tout est installé, le groupe commence à jouer. D'abord des reprises puis leurs propres morceaux. Personne ne les connaît à part eux. Même les parents de chacun sont dans l'ignorance. Ils savent que leurs enfants jouent mais ils ne se doutent pas du tout de l'existence de ce groupe et de leurs chansons.
C'est après près de deux heures de jeu que les jeunes font une pause bien méritée dans le salon de Lena et de Jan. Autour d'un soda, ils discutent de leurs dernières journées, leurs études respectives, leurs vies en générale. Les voix résonnent légèrement dans la grande pièce si vide de vie en temps normal.
 
          « Et t'as rien dit ? Demande Nadja surprise.
          - Et qu'est-ce que tu veux que je dise ? Réplique Franz. Tous les profs sont contre moi dans ce foutu lycée.
          - T'inquiète pas, t'es pas le seul, répond Jan à son ami. Lena et moi, on en voit aussi des cons.
          - Et pas qu'un peu, rajoute la s½ur.
          - Je n'ai pas autant de problème que vous, fait Nadja. J'ai bien des ennemis mais les profs sont plutôt simples avec moi.
         - Savoure alors, lance Alex en s'enfonçant un peu plus à sa place, les miens me saquent comme pas permis.
          - Les miens aussi, dit Lena en se resservant du jus de fruit. Ma prof d'allemand, c'est une peste. C'était avant les vacances, peut-être deux ou trois jours avant. Elle me demande de distribuer les copies alors je me lève, je le fais et je me rends compte une fois à ma place que ma note est inférieure à celle de ma voisine. Je regarde un peu mieux et remarque que je suis notée différemment. Je demande pourquoi à la prof et là, elle me regarde avec des yeux mais super méchants tu vois ? Et elle me sort comme ça que comme mon père est allemand, je dois savoir le parler parfaitement donc chaque faute est comptée double.
          - Mais c'est une vrai conne celle-là ! s'exclame Nadja.
       - Je ne te le fais pas dire. Comme si elle ne faisait jamais de faute elle. Alors qu'elle est allemande d'origine.
          - Les miens sont pareils, t'es pas toute seule, soupire Alex.
          - Le pire, c'est que nos parents sont plus là pour nous, dit Nadja toute triste à l'évocation de ce sujet.
          - Au début ils étaient là, corrige Jan.
          - Oui mais maintenant ils sont loin.
          - Vous vous souvenez de nos premières années ? Demande Franz en souriant nostalgiquement.
          - Oh oui ! C'était tellement bien, souffle Lena rêveuse.
          - On était toujours ensemble. »
 
          C'est sur ces paroles que les cinq jeunes partent dans leurs souvenirs lointains. Pas si lointains que ça quand on y réfléchit mais pour eux, ces années semblent si éloignées... ils ont du mal à se rendre compte que tout ça est terminé. Leur adolescence n'a plus rien à voir avec leur enfance.
          Quand Lena avait cinq ans, son frère en avait tout juste huit. Alex avait presque son âge et son grand frère Franz n'avait qu'une demie année de plus, c'est le plus âgé de tous. Nadja, elle, venait de fêter ses six ans. Tous les cinq se trouvaient dans un parc pour enfant en Allemagne, leur pays natal. Ces cinq enfants avaient vu le jour dans ce pays, comme leurs pères avant eux. Mais Lena et Jan avaient aussi la nationalité française car leur mère venait de cet état. Nadja avait elle aussi une deuxième nationalité grâce à sa mère russe.
          Jan se souvient de cette journée en particulier parce que c'est l'une des seules fois où il se souvient être allé dans les bras de son père. Depuis combien de temps n'avait-il pas eu une douce étreinte de la part de son géniteur ? Il ne se rappelle pas vraiment. Tout a changé en peu de temps.
          Cette journée était vraiment un souvenir important pour les cinq adolescents. C'était l'anniversaire de Nadja ce jour là et c'est certainement l'une des dernière fois qu'ils avaient pu fêter ça tous ensemble, avec leurs parents. Lena descendait le toboggan en rigolant. Elle était suivit de près par Alex qui riait lui aussi. Franz se balançait le plus fort possible sur la planche en bois suspendue à deux cordes tandis que Nadja et Jan grimpaient le petit mur d'escalade le plus rapidement possible, ils faisaient la course. Leurs parents étaient les seuls adultes dans le parc tout comme les jeunes étaient les seuls enfants à s'amuser. Ils ne comprenaient pas pourquoi à leur jeune âge mais maintenant qu'ils avaient grandis, tout s'était éclaircit. Leurs parents avaient payé une somme colossale pour avoir cet endroit pour eux et seulement eux. Il n'y avait aucune autre famille dans ce grand parc rempli d'attractions enfantines.
          Tout a changé à présent. Leurs parents étaient toujours près d'eux quand ils avaient moins d'une dizaine d'années mais dès cet anniversaire passé, plus rien. Leurs parents étaient repartis sur les routes sans vraiment se soucier d'eux. Les seuls contacts sont par téléphone, visiophone à l'occasion, lettre ou, quand vraiment l'emploi du temps le permet, ils passent quelques jours à la maison. Il faut dire que le groupe Tokio Hotel n'est pas inconnu du public. Depuis presque vingt ans ils sont sur les routes et même pour leur petite famille, ils n'ont pas abandonné ça.
          Franz, l'aîné de tous avec 21 ans et demi, et Alex, 20 ans, sont les enfants de Georg et Katia. Une idylle incroyablement fusionnelle s'était créée entre eux quand ils avaient une vingtaine d'années et ce couple tenait toujours la route avec déjà onze ans de mariage au compteur.
          Nadja, 19, c'est la fille unique de Gustav. Sa mère, elle ne l'a pas connue. Elle est partit en laissant l'enfant au batteur sans plus d'explication. Gustav s'était retrouvé seul mais bien vite son c½ur avait trouvé une autre femme. Nika. Cette magnifique russe aux cheveux blond platine et aux yeux d'un bleu d'acier avait fait fondre le jeune homme. Elle avait accepté à bras ouvert la petite Nadja, alors âgée d'un an, car elle-même n'avait pas pu avoir d'enfant pour cause de stérilité. Un mariage avait d'ailleurs eu lieu quand Nadja était âgé de deux ans pour officialiser leur union. Une cérémonie courte, discrète, mais terriblement efficace puisque le couple est toujours soudé.
          Et enfin Lena, 18, et Jan, 21 ans, qui sont les progénitures de Bill et de sa compagne Anna. Aucun mariage entre eux, pas même de fiançailles, juste un amour passionnel. Bill ne voulait pas se marier et il l'avait déjà prévenu sa copine qu'il ne passerait jamais devant un maire. Elle avait accepté en prétextant que ce n'était pas la bague le plus important mais l'amour.
          Et le jumeau de Bill dans tout ça ? Le célèbre guitariste Tom n'avait aucun petit et cela lui convenait parfaitement. Il avait une compagne, Cloé, mais le couple ne voulait pas d'enfant. Les neveux et nièces leur suffisaient amplement et ils passaient tous les deux beaucoup de temps avec eux quand ils étaient encore petits.
          Mais à présent les adolescents se posent maintes questions sur leur famille. Jan en est même arrivé à se demander s'il était vraiment désiré par ses parents. Drôle de raisonnement pour un gamin d'une vingtaine d'années ! Pourtant, dans son cauchemar qu'il fait depuis presque deux mois, il se voit abandonné. Complètement seul avec sa s½ur dans un endroit noir, humide, où juste une faible lumière éclaire le visage de ses parents qui sourient narquoisement avant de refermer une énorme porte en acier après leur passage. Tout cela est inquiétant et Jan fait malheureusement ce mauvais rêve dont il ne sait pas comment se débarrasser.
          Les jeunes gens retournent dans le studio pour continuer à vivre leur passion, la musique, comme leurs pères avant eux. S'ils peuvent enregistrer et jouer de ces instruments maintenant, c'est bien parce que leurs familles leur avaient apprit. Les minutes ainsi que les chansons s'enchaînent à une vitesse folle, si bien que l'horloge indique déjà vingt et une heure quand ils arrêtèrent enfin et qu'ils remontent dans le salon. Ils se répartissent alors les rôles. L'un met la table, l'autre prépare le plat, un autre l'entrée, tandis que le reste se met d'accord pour choisir un film. Une fois tout installé, le groupe se place sur les canapés et même sur le sol pour déguster leur repas avant de monter se coucher. Il est convenu que Nadja, Franz et Alex restent pour la nuit, comme c'est souvent le cas. D'autant plus que leur mère n'est pas à la maison ce soir puisqu'elle est partie en week-end avec une amie à elle dans un centre de thalassothérapie, ils sont donc tranquilles pendant encore un bon moment.
 
          Le matin arrive rapidement en été et tout le monde commence à émerger en silence dans la cuisine. Tous levés de bonne heure, bien décidé à boucler leurs enregistrements. De toute façon, ils ont le temps, même si Jan et Lena doivent retourner en France dans quelques semaines. Ils sont tous les deux scolarisés dans ce pays, ils vivent dans la résidence secondaire de leurs parents, et se sont leurs grands-parents maternels qui se chargent de remplir les papiers et autres formalités. Pendant les vacances, ils reviennent dans le pays de leur père pour retrouver Franz, Alex et Nadja qui restent toute l'année en Allemagne.
          Encore une fois, le studio d'enregistrement est rempli de mélodies, de paroles et de rires. Il n'y a que là que les jeunes sont bien. Comme leurs parents avant eux. Ils écrivent, arrangent, composent, jouent jusqu'aux environs de quinze heures. Ils n'ont même pas pris la peine de s'arrêter pour le midi, leur excitation sur leurs chansons était trop importante, et pour cause... ce groupe de jeunes rêve tout le temps de la gloire. Ils s'imaginent faire comme leurs pères. Partir en tournée, jouer dans toute l'Europe et même dans le monde entier, rencontrer des fans, signer des autographes, passer ses nuits dans des hôtels... une vie de superstar, comme leurs pères.
          Seulement, s'il y a bien une chose qu'ils savent, c'est que leurs parents ne sont pas du tout d'accord. Même si ces derniers ne savent pas l'existence du groupe qu'ont créés leurs enfants, ils avaient déjà dit à maintes reprises que leurs enfants devaient avoir une vie stable, ce qui n'est pas le cas quand on est célèbre. Le groupe de jeunes adolescents s'était, depuis ce jour-là, résigné à vivre leur passion en secret, à l'abri de leurs parents et de leur morale.
          Pourtant aujourd'hui, ils décident de commencer quelque chose d'incroyable pour eux. Jan, guitariste, ch½ur et chanteur à l'occasion ; Lena, chanteuse et guitariste occasionnelle ; Nadja, bassiste, chanteuse et ch½ur occasionnel ; Franz, batteur et Alex, claviériste, ch½ur et bassiste ou guitariste exceptionnellement, avaient décidé de monter leur groupe et de le faire connaître en l'absence de leurs parents. Ils jurent tous ensemble de faire des petits concerts dès que l'occasion se présentera et de se faire connaître du public sans l'avis de leurs parents. Il est vrai que même si les proches sont contre, le fait d'être les progénitures d'un groupe international peut radicalement changer l'opinion.
          Les adolescents sont d'accord, il n'est pas question que les journalistes soient au courant de leur lien de parenté avec le groupe Tokio Hotel. S'ils doivent être connus, cela sera pour leur musique et pas pour leurs parents. En se tapant tous dans la main à l'intérieur du studio, chacun promet de garder ce secret pour lui et de jurer fidélité au groupe, quoi qu'il arrive. Ce même groupe a d'ailleurs besoin d'un nom. Ce ne sont pas les idées qui manquent à ces jeunes mais plutôt celui qui leur correspond le mieux.
          Leurs parents leur ont souvent dit dans leur enfance qu'ils étaient des anges, comme le font beaucoup de gens. Mais maintenant leurs familles ont oublié ce surnom et c'est, entre autre, à cause de ne plus entendre ces mots réconfortant que les jeunes ont petit à petit sombré. Non pas dans l'alcool ou la drogue mais dans la mélancolie. Les anges sombres... The Dark Angels. C'est décidé, ils se nommeront comme ça.
          Les cinq adolescents remontent dans l'habitation et se saluent avant que Franz et Alex rentrent chez leurs parents. Pendant que Jan se connecte à Internet depuis son ordinateur portable, Lena invite Nadja dans sa chambre. Les deux filles s'allongent sur le lit, contemplant le plafond en silence pendant de longues minutes.
 
          « Tu crois qu'on sera un jour connu ? Demande Nadja hésitante.
          - J'en sais rien... j'espère.
          - Et quand nos parents se rendront compte qu'on leur a menti, qu'est-ce qui va nous arriver ?
          - Tu t'inquiètes pour rien, ils ne nous feront pas grand-chose s'ils l'apprennent, affirme Lena.
          - J'espère. »
 
          Le silence reprend rapidement place dans la chambre de la chanteuse. Elles sont toutes les deux dans leurs pensées mais, étrangement, cela les rassure de savoir qu'il y a quelqu'un près d'elles.
          Nadja se cherche plus ou moins. En réalité, la jeune femme est amoureuse. De Jan. Mais elle n'ose pas lui révéler de peur que leur amitié soit affectée par cette nouvelle. Depuis de longues semaines ce sentiment la ronge et même Lena, qui est cependant la personne en qui elle a le plus confiance, n'est pas au courant. Pourtant elle pourrait lui dire pour que celle-ci essaye de savoir si son frère partage les mêmes sentiments mais non, ça ne semble pas vouloir sortir de sa gorge. Alors elle tourne et retourne les différents scénarios qu'elle a en tête pour qu'un jour, enfin, elle dise à Jan se qu'elle ressent réellement pour lui.
          Lena est soucieuse elle aussi mais pas du tout pour les mêmes raisons. Des souvenirs envahissent sa tête. Des souvenirs de son enfance. Quand son père était encore présent dans la maison. Elle pouvait insulter son père en présence des autres, lui faire tous les reproches du monde, elle l'aimait trop pour vraiment avoir une ranc½ur à son égard. Et elle sait très bien que son père la porte dans son c½ur, même s'il ne le montre plus autant qu'avant.
          Elle se souvient de ce moment, quand elle n'était qu'une petite fille, où son géniteur était venu la voir en pleine nuit. Sans le savoir, il l'avait réveillée. Il s'était penché au dessus d'elle en murmurant qu'elle était toute sa fierté. Lena l'avait entendu. Sur le moment, elle n'avait pas comprit pourquoi son père disait une telle chose mais avec les années, tout s'était éclaircit.
          Jan, ses parents l'avaient eu par « accident ». À la base ils ne voulaient pas encore d'enfants mais finalement plus les jours passaient, plus ils commençaient à l'aimer et à l'attendre ce petit être qui grandissait dans le ventre d'Anna. Et au bout de huit mois et demi d'attente, les deux jeunes gens avaient été très heureux de la venue de leur fils, leur premier enfant. Seulement Bill ne voulait pas s'arrêter à une seule progéniture. Il rêvait d'une armée de mouflets. Le problème, c'est que c'est plus simple à dire qu'à faire. L'emploi du temps du chanteur ne permettait pas toujours au couple de se retrouver et, malheureusement, plusieurs tentatives ont étés vaines.
          Anna avait subit quatre fausses couches. Au bout de la deuxième, ils avaient commencé à perdre espoir de faire un jour un frère ou une s½ur à Jan. Mais pour Bill, il fallait à tout prix qu'il ait un autre enfant. Une fille. Il ne savait pas vraiment pourquoi mais, au fond de lui, il rêvait depuis longtemps déjà d'avoir une petite fille. Une petite Lena. La cinquième fois que sa copine lui avait annoncé qu'elle était enceinte, il n'avait pas sauté de joie comme les autres fois. Il espérait au plus profond de son être que tout marche mais il ne pouvait pas s'empêchait de penser au pire, la perte encore une fois de son enfant.
          Tout juste sept mois s'était écoulés avant qu'un appel ne parvienne au responsable du groupe Tokio Hotel. A l'autre bout du fil Anna, essoufflée, qui venait de perdre les eaux et qui était conduite à l'hôpital pour accoucher. Quand cette information avait enfin été comprise par le responsable, il raccrocha et couru dans la salle où se tenait la conférence de presse. Il bouscula les gardes du corps et appela le chanteur pour le prévenir de la nouvelle. Un moment de silence parcouru la salle à cet instant. Plus personne ne parlait. Les journalistes n'avaient pas compris un seul mot de la discussion et Bill était complètement perdu. Il devait sauter dans son jet pour rejoindre sa copine dans les plus brefs délais mais il ne semblait pas pouvoir décoller de son siège. Ce sont ses amis, Gustav et Georg, qui le secouèrent en lui rappelant qu'Anna avait besoin de lui maintenant. Le chanteur se leva d'un bond de sa chaise puis fonça jusqu'à l'extérieur pour monter dans un véhicule seulement il tourna la tête et s'arrêta instantanément en voyant que son jumeau ne le suivait pas. Pour lui, hors de question de s'y rendre sans sa moitié, il lui fallait ce soutien. Il retourna rapidement dans la salle en appelant son frère qui expliquait à l'assistance, en bégayant, qu'il était en train d'être oncle pour la seconde fois. En quelques instants, les quatre membres du groupe se retrouvaient dans leur jet, direction l'Allemagne. Une fois devant la clinique, le chanteur, suivit de son jumeau et de ses amis, demanda à l'accueil la chambre d'Anna. L'information donnée, tous ensemble partirent dans les couloirs blancs à la recherche de la chambre 53. Quand la porte se dessina devant eux, Bill n'osa plus bouger. Et si l'enfant avait eu un problème ? Si l'accouchement s'était mal déroulé ? Mais il devait rentrer, rien que pour savoir si la petite fille qu'il attendait tant venait de naître ou non. Il ouvra doucement la porte et trouva sa copine allongée dans le lit, les yeux clos. Il s'avança le plus discrètement possible puis s'assit sur le rebord en embrassant le front d'Anna. Quand elle ouvrit les yeux, la jeune femme remarqua une vague de peur traverser ceux de son compagnon. Elle le rassura en lui prenant la main et lui désigna le berceau d'un simple mouvement de tête. Le chanteur serra les dents en tournant le visage vers son enfant. Il regarda le petit bracelet au poignet du nouveau-né... rose. Il ouvrit de grands yeux puis se leva d'un bond pour examiner ce petit être de plus près. Il lut le prénom inscrit sur le petit bout de plastique, Lena. A ce moment, Bill lâcha une larme. Son enfant, sa fille, venait d'arriver au monde en pleine santé.
          Lena connaît cette histoire grâce à ses grands-parents maternels qui lui avaient déjà raconté. Elle savait qu'elle comptait beaucoup aux yeux de son père. Jan aussi, elle n'en doutait pas, mais elle devait bien avouer qu'elle avait eu quelques privilèges étant plus jeune. Son père la chouchoutait un peu plus que Jan mais, étrangement, son frère ne s'était jamais plaint.
          Seulement aujourd'hui tout cela est loin. Son père est redevenu le chanteur de Tokio Hotel à temps plein, laissant ses enfants à leurs grands-parents et à la nourrice. Lena regrette cette époque où son géniteur était présent. Combien de fois avait-elle désobéit en regardant et en écoutant son cher papa dans le studio alors que cela était formellement interdit ? Elle ne comptait plus. Et c'est en voyant avec quelle passion et quelle énergie son père se donnait aux concerts qu'elle avait eu envie de faire la même chose. Malheureusement pour Lena et pour son frère, leurs parents ne voulaient pas qu'ils fassent carrière dans la musique.
 
          La nuit tombe doucement sur l'Allemagne. Les lumières extérieures commencent à s'allumer, les magasins ferment leurs portes, les gens rentrent chez eux. Nadja se lève du lit et descend lentement les marches après avoir salué son amie Lena. Elle récupère sa veste, sa basse et se dirige vers la porte d'entrée. La jeune femme lance un regard à Jan qui est assit dans le salon. Elle soupire, baisse la tête en remarquant que le jeune homme ne lui adresse aucun regard et quitte la pièce. Alors qu'elle se trouve à mi-chemin, une main se pose sur son épaule. Elle se retourne et se retrouve nez à nez avec celui qu'elle aime. Ses yeux se plantent dans ceux de Jan.
 
          « Tu... je peux te parler ? Demande l'adolescent hésitant.
          - Oui, si tu veux. »
 
         Les deux jeunes s'éloignent un peu plus dans le jardin, à l'abri de certains regards qui pourraient être indiscrets.
 
          « Nadja, j'ai bien vu que tu m'observais tout le temps. Qu'est-ce qui t'arrive ?
          - Rien, tout va bien, ne t'inquiète pas.
          - T'es sûre ?
          - Hum, hum. Ne t'en fais pas.
         - Tu mens, je le vois. T'es du genre à dire ce que tu as directement, sans faire de détour et sans te soucier de ce que les autres peuvent penser. Alors pourquoi ce soir t'es réservée ?
          - Je... »
 
          Nadja rougit en baissant la tête. Jan la connaît trop bien pour qu'elle puisse lui mentir. Elle prend sur elle et relève la tête pour affronter ce qui l'attend.
 
          « Je t'aime, finit-elle par dire avec un pincement au c½ur.
          - Pardon ? Demande Jan surprit.
          - M'oblige pas à le redire, c'est déjà dur comme ça. »
 
          Le jeune homme reste un moment interdit face à son homologue. Il n'a pas le temps de bien réagir, Nadja le contourne et quitte la propriété. L'adolescent regarde le portail où la jeune femme vient de passer comme si elle était encore là. Après un long moment il retourne chez lui, l'esprit complètement embrumé. Il ne s'était jamais rendu compte à quel point Nadja l'appréciait. Il monte l'escalier de bois puis frappe contre la porte de la chambre de Lena. Elle lui ouvre après quelques secondes et tous les deux s'installent sur le lit. Jan explique ce qui vient de se passer à sa petite s½ur qui l'écoute avec attention. Plusieurs conseils, des recommandations et du soutien plus tard, les deux jeunes gens se couchent pour enfin sombrer dans le pays des songes.
          Et tous ces conseils portent leurs fruits puisque quelques jours après cette rencontre, Jan accepte les sentiments de Nadja et lui laisse une chance d'être avec lui, au plus grand plaisir de la jeune femme dont le c½ur bat la chamade depuis ce moment là.


          Les jours passent à une vitesse folle quand on fait ce que l'on aime et c'est le cas des Dark Angels. Ils travaillent sur le futur album avec un acharnement à couper le souffle. Ils sont bien décidés à se faire connaître pour leur musique. Le seul moyen, c'est de cacher dès le départ qu'ils sont les enfants des célèbres Tokio Hotel. Cela fait bien une semaine que les cinq jeunes sont en pleine répétition et qu'ils enregistrent. Leur premier album est prêt, c'est sûr. Maintenant il faut qu'ils se fassent repérer par un producteur et pour cela, ils sont prêts à jouer partout où l'on voudra d'eux. Mais il faut aussi qu'ils changent un peu leur look, surtout Jan.
          Il a le même style que Bill avant lui. Le maquillage noir, il en met un peu autour de ses yeux. Seulement il ressemble tellement à son père... il a les mêmes traits, les mêmes yeux. Tout le monde le définira comme « fils-de-Bill-Kaulitz » et cela, il ne veut pas. Alors tant pis, il ne se remaquillera que quand le succès sera là et qu'ils seront reconnus pour leur musique, en attendant il sera au naturel avec ses courts cheveux noirs.
          Nadja a une allure assez semblable à celle de Jan. Elle porte toujours du maquillage noir sur ses paupières, son gloss est d'un rouge souvent écarlate et sa peau est plutôt pâle. Elle s'habille de manière tout à fait décalée. Un style de gothique très mignonne. Les grandes bottes à semelles compensées, les vestes à clous, les chaînes et les petits accessoires ayant des têtes de mort sont dans son armoire. Elle a toujours aimé ça et si quelqu'un lui fait une quelconque remarque, elle se débrouille pour le remettre rapidement à sa place.
          Franz et Alex sont plutôt simple et discret en ce qui concerne leur apparence. Alex est un peu plus mince que son frère Franz qui a des muscles très développés mais bien proportionnés. Le plus jeune a les cheveux courts et bruns tandis que l'autre les a plus clairs et un peu plus long ce qui lui permet de se faire une coiffure « décoiffée ».
          Lena est spécial en ce qui concerne son look. Elle met de tout. Elle peut très bien avoir un style de gothique un jour et le lendemain arriver avec des vêtements passe-partout. Tout dépend de son humeur. Elle peut devenir un vrai garçon manqué à certains moments puis s'habiller en véritable poupée Barbie quelques temps après. En ce qui concerne sa coiffure, c'est comme son look, c'est suivant son humeur. Ses longs cheveux châtain foncés peuvent être très joliment ondulés ou parfaitement lisses. Elle essaye toujours de nouvelles choses. Une queue de cheval haute, deux tresses, un chignon fait rapidement... tout dépend d'elle.
          Les adolescents préviennent leurs familles respectives qu'ils partent en ville sans donner plus d'explications. Une fois tous les instruments, et il y en a beaucoup, chargés dans les deux voitures, celle de Franz et celle de Nadja, le groupe part jouer dans un bar où le propriétaire a accepté leur musique pour égayer un peu son local. Une fois arrivé à l'endroit prévu, les jeunes déballent tout leur matériel et l'installent sur la petite scène surélevée qui se trouve au fond de la salle.
          C'est un bar très branché. Quand on passe la porte vitrée, on découvre une salle de taille raisonnable éclairée par des néons câblés au plafond. Le bar se trouve sur la droite, il fait toute la longueur de la pièce. Des panneaux lumineux sont disposés sur les murs de manière totalement anarchique et les enceintes envoient une musique rock à un volume correct.
          Le propriétaire, qui est également barman, a la quarantaine. Il porte une barbe de trois jours, ses cheveux sont coupés très courts, quelques millimètres à peine, et une légère bedaine se dessine sous son tee-shirt. Des tatouages recouvrent ses bras et s'il a l'air hostile au premier abord, il est en réalité un vrai c½ur tendre. Il connaît bien le groupe d'amis et pour cause, ils viennent souvent dans ce bar pour passer le temps. Alors quand ils lui ont demandés s'ils pouvaient jouer chez lui, il a de suite accepté. Il apprécie leur compagnie. Il pense beaucoup de bien d'eux et il est prêt à les aider à réussir dans ce qu'ils aiment, la musique. Le barman est au courant du lien de parenté entre ces jeunes et le groupe Tokio Hotel mais il n'a jamais fait la moindre remarque déplacée. Parfois il les taquine un peu en faisant attention à ce que les autres clients ne soient au courant de rien mais sinon il est muet comme une tombe.
          Le bar vient d'ouvrir, il est dix-huit heures. C'est la première fois que les Dark Angels vont performer et, il faut l'avouer, ils sont tous à cran. Leurs chansons sont tellement différentes. Elles sont écrites en allemand, en anglais, et certaines sont même en français. Il arrive que Lena, l'auteur des textes, mélange la langue de Molière avec celle de Shakespeare pour donner encore plus d'effet dans ses paroles. Le style de musique du groupe est étrange aussi car il n'est pas vraiment définissable. Certaines chansons peuvent être très rock, d'autres sont plutôt dans un style pop décalé et certaines sont un parfait mélange entre les deux. Quelques fois, il y a du piano ou des violons qui s'entendent sur les balades grâce au clavier d'Alex.
          Les clients s'installent petit à petit dans le bar, commandant une boisson ou un petit sandwich. Les Dark Angels s'apprêtent à monter sur l'estrade qui leur sert de scène. Franz se place sur sa batterie en tremblant légèrement. Alex vérifie son clavier une dernière fois ainsi que sa basse et sa guitare. Il sait jouer de tous ces instruments grâce à sa famille. Il est très important pour le groupe car, quand Nadja fait le chant, il la remplace à la basse et si on estime que deux guitares valent mieux qu'une pour une mélodie, il est capable de le faire. Nadja s'installe face à son micro avec sa basse blanche et argent entre ses longs doigts fins. Jan est de l'autre côté avec sa guitare noire, offerte par son oncle quelques années plus tôt. Et Lena prend délicatement son instrument à elle, le microphone. Elle sait jouer de la guitare aussi mais c'est plus pour se détendre que pour vraiment jouer sur scène. Elle chante souvent toute seule mais parfois son amie l'accompagne. Il arrive que Jan chante à certains moments aussi mais c'est plus rare. La plus jeune demande le silence dans la pièce avant d'expliquer qu'ils sont un nouveau groupe et qu'ils comptent divertir tout le monde en jouant ce soir leurs propres morceaux. Quelques applaudissements suivent cette annonce puis un silence pesant qui exprime très bien l'attente de la salle.
          Les premiers accords de la guitare de Jan résonnent dans le bar grâce aux amplis puis la basse et la batterie s'engagent dans la mélodie. Alex appuie sur les touches de son clavier en regardant autour de lui. Il connaît son instrument par c½ur, il pourrait presque en jouer les yeux fermés. Franz frappe les différentes parties de sa batterie en essayant de ne pas accélérer, chose qu'il lui arrive de faire quand il stresse trop. Lena ferme les yeux un moment, inspire un grand coup puis commence à faire vibrer ses cordes vocales dans le microphone. Sa voix, elle est magnifique, tout le monde lui dit. Sauf ses parents. Sa mère l'a déjà entendue fredonner quelques mélodies mais jamais elle n'a entendu sa voix distinctement. Et son père ? Il n'a jamais su quel était le son de sa voix.
          Lena se rappelle d'une fois où elle avait eu envie de chanter dans le microphone qui se trouvait au studio. Son père avait refusé. Il avait prétexté qu'elle n'avait aucune voix et que cela ne servait à rien. Cela avait blessé la jeune femme. Jamais son père n'avait entendu ce qu'elle était capable de faire et pourtant il lui disait déjà de se taire. Rien que pour cela, pour que son père puisse un jour l'entendre comme elle le souhaiterait, elle voulait être connue. Elle voulait qu'un jour, son cher papa écoute une de leurs chansons et trouve la voix de la chanteuse jolie. Elle ne voulait pas une avalanche de compliments, non, elle voulait juste être reconnue à sa juste valeur.
          La chanteuse enchaîne les paroles en se déplaçant sur la petite scène. Elle va voir son frère avec qui elle s'amuse un peu puis son amie avec qui elle partage quelques sourires. A la fin du texte, les jeunes saluent le public qui est en train de les applaudir. Nadja pose sa basse, Alex attrape la sienne, les deux filles se lancent un regard amusé. Elles aiment bien chanter toutes les deux, surtout cette chanson. Lena l'a écrite en pensant à son amie alors forcément cela prend plus de sens quand c'est Nadja qui la chante. Franz tape le rythme sur son instrument et Jan et Franz enchaînent de suite avec les accords. Les adolescentes se lancent un dernier regard complice avant que Lena commence le premier couplet.

I'm flying 
The original 
I'm sly 
Unpredictable 
I'm nearly irresistible 
And I don't even try
 

          Nadja place son micro devant sa bouche et continue la chanson à la place de Lena.

I'm easily excitable 
Completely undeniable 
And sometimes
I'm reliable 
Don't ask me why 
Don't ask me why 

 
          Les jeunes femmes se déplacent sur la scène en chantant ensemble le refrain.
 
I'm strange 
And I like it 
That's just the way I am 
I can't change 
I can't hide it 
That's just the way I am 
You might as well get over it 
Don't try to understand 
I'm strange and I like it 
Just the way I am
 
 
          La fille de Gustav reprend la chanson seule.

From a whisper to a shout 
I'm what the buzz is all about 
Everybody buggin' out 
And I've only just begun
 
 
          La plus jeune du groupe suit le mouvement et remplace son amie pour le prochain couplet.

They can't rain on my parade 
I'm sunshine on a cloudy day 
Make lemons into lemonade 
I'm just havin' fun 
I'm havin' fun

 
          Et encore une fois, les deux filles unissent leurs voix pour finir la chanson avec le refrain qu'elles chantent à deux reprises.

I'm strange 
And I like it 
That's just the way I am 
I can't change 
I can't hide it 
That's just the way I am 
You might as well get over it 
Don't try to understand 
I'm strange and I like it 
Just the way I am 

 
          Les derniers accords de la guitare et de la basse résonnent dans le bar. Le groupe est un peu tendu, la réaction du public se fait désirer. Puis, après de longues secondes qui parurent interminable aux musiciens, les applaudissements se font entendre. Cela a mit du temps à venir, pourquoi ? Certainement parce que la chanson est en anglais et que tout le monde ne comprend pas cette langue en Allemagne, comme dans les autres pays non anglophones d'ailleurs.
          Nadja reprend sa place de bassiste tandis qu'Alex change encore une fois d'instrument. Il accorde sa guitare, fait un rapide mouvement de tête pour confirmer qu'il est prêt et la chanson suivante peut enfin débuter. Un coup, deux, trois et la batterie vibre à nouveau sous les chocs répétés de Franz alors que les cordes des guitares et de la basse vibrent en rythme, donnant des sons qui emplissent les amplis. Lena se prépare pour la chanson qui suit. Elle est écrite en français, langue maternelle de sa mère, et elle n'est pas sûre qu'elle sera bien accueillie par les clients du bar. Toutefois elle empoigne le microphone avec ferveur et laisse sa voix résonner à l'intérieur. Bien sûr, la plupart des gens présents ne comprennent pas un mot de ce que la jeune femme chante et pourtant ils ont tous l'air subjugués. Est-ce parce que la voix de Lena, qui contient un léger accent germain, prend tout son charme dans la langue de Molière ? Incontestablement. Il faut reconnaître que l'adolescente arrive à faire vibrer sa voix de manière tout à fait remarquable et cela ne peut échapper à personne.
 
          Les minutes se sont enchaînées dans le bar, devenant petit à petit des heures. Il est bientôt minuit et les musiciens rangent leurs instruments tandis que le barman essuie les dernières tables. Une fois tout de ranger et de propre, les jeunes gens rentrent chez eux sans donner plus d'explications à leurs mères qui leur font confiance. Une sortie entre amis, voilà tout ce qu'elles imaginent chacune de leur côté sans se douter que déjà le groupe Dark Angels commence à faire parler de lui.
          Les clients n'ont pu que retenir ce qu'ils avaient vu et entendu. Les adolescents bougeaient sur scène, ils la dominaient et cela est peut-être l'un des points les plus importants quand on fait un show. Le public doit se rendre compte que le groupe qui joue aime ça et qu'il est dans son élément. Les gens préféreront toujours voir un joli spectacle, même si la musique ne leur convient pas plutôt que de s'ennuyer devant des jeunes statiques sur une estrade. Et sur ce point là, les Dark Angels sont doués, ils ont déjà tout compris.
          Lena faisait l'aller-retour entre son frère et son amie. Elle se tournait vers le claviériste et vers le batteur de temps en temps, leur adressant des sourires qui reflétait son bonheur d'être là, sur la scène. On ne pouvait que sentir que l'ambiance était vraiment sympathique, sans prise de tête, et que les jeunes gens avaient joué par plaisir et non par intérêt.
        Le bouche à oreille a déjà commencé dans les rues de la ville d'Hambourg. Les clients les plus jeunes, adolescents eux aussi, avaient vraiment apprécié la musique qu'ils avaient entendue quelques minutes plus tôt et ils ne tardèrent pas à le dire à leur entourage.
*
*
Tags : Histoire de famille, TH, Dark Angels, TS, Partie 1
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#Posté le mardi 19 août 2014 01:00

Modifié le jeudi 30 juin 2016 09:46

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Christie483, Posté le vendredi 21 octobre 2016 02:35

Ces jeunes sont loin d'être heureux et ça me rend triste pour eux :/
J'aime beaucoup l'idée des enfants qui montent un groupe, comme leurs parents, mais cherchant à se faire connaître pour leur propre musique! Même s'ils ne vivent pas forcément bien le fait de ne pas être une famille normale, je pense qu'il y a une part d'eux qui est fière d'avoir les Tokio Hotel pour géniteurs et ça pourrait s'expliquer par le fait qu'ils suivent leurs traces. C'est peut-être aussi un moyen pour que leurs parents soient fiers eux aussi et d'un autre côté, de leurs montrer qu'ils sont capables de grandes choses sans eux.
Désolée, je suis parti dans une analyse là xD


billy-483, Posté le jeudi 26 février 2015 14:59

pripri026 a écrit : "met la suite"

La suite est en ligne. Regarde sur le sommaire. :)


pripri026, Posté le jeudi 26 février 2015 14:57

met la suite


pripri026, Posté le jeudi 26 février 2015 14:56

jadore


monamiechistiane, Posté le dimanche 31 août 2014 08:58

☼ Bonjour mon amie ☼
✿ڰۣ✿ڰۣ✿✿ڰۣ✿ڰۣ✿✿ڰۣ✿ڰۣ

Je passe te souhaiter ♫
Une belle journée ♫


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